Pour entraîner Staline à entrer en guerre contre le Japon, Roosevelt lui a promis, outre l'île de Sakhaline, les îles Kouriles, Dairen, Port-Arthur et le plein contrôle des chemins de fer mandchous, que la Russie acquerra ainsi, quelques mois plus tard, sans perdre un seul soldat.
Le banquet une fois terminé, les Trois Grands se séparent. Aucune cérémonie ne préside aux adieux. Seuls cadeaux échangés : vodka et whisky, caviar et chocolats, saumon fumé et chewing-gum.
« Lorsque je ne serai plus président des Etats-Unis, promet Roosevelt à Staline, je sais maintenant ce que je ferai: je m'emploierai comme représentant de champagne caucasien... » Staline sourit à peine.

« Tout a bien marché, je pense... », a câblé Roosevelt à sa femme. Il quitte Yalta avec la conviction qu'il s'y est consacré comme le plus grand homme de tous les temps, le bienfaiteur de l'humanité, l'organisateur de la paix.
L'avenir répondra, à sa manière. Dès le 13 février, à la suite d'un brusque coup d'Etat effectué en présence de Vychinski l'un des conseillers de Staline à Yalta, les communistes s'empareront du pouvoir à Bucarest. Au roi de Roumanie qui essaiera de lui rappeler les accords de Yalta sur les principes de la Charte de l'Atlantique, Vychinski répliquera : « Yalta ?.. Yalta, c'est moi. »